Le Conflit Frontalier entre la Thaïlande et le Cambodge – 2025

Le conflit frontalier entre la Thaïlande et le Cambodge, centré principalement autour du temple de Preah Vihear et d’autres zones disputées, est un différend historique exacerbé par des tensions récentes. Cet article retrace les origines du conflit, son évolution, et les événements marquants de 2025, en s’appuyant sur des informations factuelles issues de sources fiables, enrichies par des descriptions d’illustrations réalistes.

Origines Historiques du Conflit

Le différend entre la Thaïlande et le Cambodge trouve ses racines dans le tracé frontalier établi sous l’Indochine française au début du XXe siècle, notamment par les traités franco-siamois de 1904 et 1907. Ces accords ont redéfini les frontières entre le royaume du Siam (actuelle Thaïlande) et le Cambodge, alors sous protectorat français. La région autour du temple de Preah Vihear, un joyau architectural de l’empire khmer situé sur les monts Dângrêk, est devenue un point de friction majeur. Bien que la Cour internationale de justice (CIJ) ait statué en 1962 que le temple appartient au Cambodge, la zone adjacente de 4,6 km² reste revendiquée par les deux pays, alimentant des tensions persistantes.

Temple de Preah Vihear_cambogde
Temple de Preah Vihear

 

Au fil du XXe siècle, plusieurs événements ont ravivé le conflit :

  • 1941 : Profitant de la Seconde Guerre mondiale, la Thaïlande, appuyée par le Japon, envahit le nord-ouest du Cambodge et récupère temporairement les provinces de Battambang, Siem Reap et Preah Vihear. Ces territoires sont restitués au Cambodge après la guerre, en 1946, suite à l’invalidation du traité de Tokyo par les accords de Washington.

  • 1954 : Après l’indépendance du Cambodge, l’armée thaïlandaise occupe brièvement Preah Vihear, provoquant une première crise majeure.

  • 2008-2011 : Une série d’affrontements armés autour de Preah Vihear et d’autres temples, comme Ta Moan et Ta Krabey, fait au moins 34 morts et déplace des dizaines de milliers de civils. La crise, exacerbée par la candidature du Cambodge à l’inscription de Preah Vihear au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2008, est marquée par des escarmouches répétées et une montée du nationalisme des deux côtés.

Développements Récents en 2025

 

En 2025, le conflit frontalier a connu une escalade sans précédent depuis 2011, marquée par des affrontements armés d’une intensité rare. Voici un résumé des événements récents, basés sur des sources vérifiées :

Déclencheurs et Escalade

  • Février 2025 : Les tensions montent lorsque des soldats thaïlandais empêchent des touristes cambodgiens de chanter leur hymne national au temple contesté de Prasat Ta Muen Thom, un site proche de Preah Vihear, provoquant un incident diplomatique.

  • 28 mai 2025 : Un échange de tirs dans la zone disputée du « Triangle d’émeraude » (Chong Bok), près de la frontière tripartite avec le Laos, entraîne la mort d’un soldat cambodgien, le second lieutenant Suon Roun. Les deux pays s’accusent mutuellement d’avoir initié l’escarmouche, plongeant les relations bilatérales à leur plus bas niveau en une décennie.
blindé
  • Mi-juillet 2025 : L’explosion de mines antipersonnel dans la zone de Chong Bok blesse grièvement trois soldats thaïlandais, dont l’un perd une jambe. Le 23 juillet, une autre explosion blesse cinq soldats thaïlandais, dont un perd une jambe. Bangkok accuse le Cambodge d’avoir posé de nouvelles mines russes, tandis que Phnom Penh affirme qu’il s’agit de mines datant des conflits du XXe siècle. Ces incidents conduisent à l’expulsion de l’ambassadeur cambodgien de Thaïlande et au rappel de l’ambassadeur thaïlandais de Phnom Penh.
mines

 

Affrontements du 24 juillet 2025

 

Le 24 juillet 2025, des affrontements d’une intensité inédite éclatent autour des temples de l’époque angkorienne, dans les provinces de Surin (Thaïlande) et d’Oddar Meanchey (Cambodge). Les faits marquants incluent :

  • Échanges de tirs : Vers 8h20 heure locale, des tirs éclatent près du temple Prasat Ta Muen Thom. L’armée thaïlandaise accuse les forces cambodgiennes d’avoir ouvert le feu après qu’un drone cambodgien aurait survolé la zone et que six soldats cambodgiens armés se seraient approchés d’une clôture barbelée. Le Cambodge, par la voix de la porte-parole du ministère de la Défense, Maly Socheata, rétorque que l’armée thaïlandaise a violé son intégrité territoriale, justifiant une riposte en « légitime défense ».

  • Frappes aériennes : En réponse, la Thaïlande déploie six avions de combat F-16, dont l’un bombarde une cible militaire cambodgienne près de Ta Muen Thom à 16h30. Le Cambodge riposte par des tirs d’artillerie et de roquettes, touchant des zones civiles en Thaïlande.

Bilan humain : Selon les autorités thaïlandaises, les frappes cambodgiennes font au moins 12 morts, dont 11 civils (incluant un enfant de 8 ans) et un soldat, ainsi que 31 blessés, principalement dans la province de Sisaket, où une roquette touche une supérette près d’une station-service. Le Cambodge n’a pas communiqué de bilan officiel concernant ses pertes.

 

incendie

Conséquences immédiates : La Thaïlande ordonne l’évacuation du district de Phanom Dong Rak et appelle ses ressortissants à quitter le Cambodge. Environ 40 000 civils de 80 villages sont déplacés vers des abris fortifiés. Les relations diplomatiques sont réduites au « plus bas niveau », avec la fermeture de plusieurs postes frontaliers (An Ma, Sangaem, Chom, Sai Tako) et deux sites patrimoniaux (Ta Muen Thom, Ta Khwai). Le Cambodge suspend l’importation de certains produits thaïlandais, y compris les fruits, les légumes et les séries télévisées.

evacuation Cambondge

Réactions Internationales

  • ONU : Le Premier ministre cambodgien, Hun Manet, demande une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU, dénonçant une « agression militaire » thaïlandaise.

  • Chine : Pékin, allié des deux pays, se dit « profondément préoccupé » et appelle au dialogue, déconseillant à ses ressortissants de se rendre dans les zones frontalières.

  • Union européenne et France : L’UE appelle à la désescalade, tandis que la France déconseille fortement les déplacements dans les zones frontalières de Phanom Dong Rak à Chong Bok.

  • Malaisie : Le Premier ministre Anwar Ibrahim, président de l’ASEAN, appelle à la retenue et à des négociations.

  • UNICEF : L’organisation demande à toutes les parties de faire preuve de « retenue maximale » face aux pertes civiles signalées.

Contexte Politique et Nationalisme

Le conflit est alimenté par des dynamiques internes et nationalistes :

  • Au Cambodge : Le régime autoritaire de Hun Sen, influent président du Sénat, et de son fils, le Premier ministre Hun Manet, exploite le conflit pour renforcer l’unité nationale. Une manifestation nationaliste massive a lieu à Phnom Penh le 19 juin 2025. Hun Manet annonce l’instauration du service militaire obligatoire en 2026, justifiant cette mesure par les tensions avec la Thaïlande.

  • En Thaïlande : La Première ministre Paetongtarn Shinawatra fait face à une crise politique interne, exacerbée par la fuite d’une conversation avec Hun Sen le 15 juin 2025, où elle critique l’armée thaïlandaise et adopte un ton jugé trop déférent envers Hun Sen. Cette fuite entraîne sa suspension par la Cour constitutionnelle le 1er juillet 2025, ainsi que le retrait du parti Bhumjaithai de la coalition, coûtant à Paetongtarn sa majorité parlementaire. Le nationalisme thaïlandais, attisé par des groupes comme l’Alliance du peuple pour la démocratie (PAD), joue également un rôle clé.

Enjeux et Perspectives

Le conflit frontalier de 2025, centré sur des zones comme Preah Vihear, Prasat Ta Muen Thom, et le Triangle d’émeraude, illustre les défis persistants liés à l’ambiguïté des frontières coloniales et à la montée du nationalisme. La décision de la CIJ de 1962, bien que claire sur la souveraineté de Preah Vihear, n’a pas résolu les revendications sur les territoires adjacents, et la Thaïlande conteste l’autorité de la CIJ dans les litiges actuels.

Les affrontements de juillet 2025, les plus graves depuis 15 ans, risquent une escalade militaire majeure si aucune médiation efficace n’est mise en place. Les efforts diplomatiques, entravés par l’inimitié historique et les accusations mutuelles, peinent à aboutir. L’implication de la communauté internationale, notamment via l’ONU ou des acteurs comme la Chine, pourrait jouer un rôle clé pour éviter un conflit ouvert.

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Conclusion

 

Le conflit frontalier entre la Thaïlande et le Cambodge, enraciné dans l’histoire coloniale et ravivé par des incidents récents, est à un tournant critique en juillet 2025. Les affrontements armés, les pertes civiles, et la dégradation des relations diplomatiques soulignent l’urgence d’une désescalade. Alors que les deux pays s’accusent mutuellement et renforcent leurs positions militaires, une solution durable nécessitera un dialogue multilatéral et un arbitrage international, dans un contexte où le nationalisme et les luttes politiques internes compliquent toute résolution.

Les images présentées ont été générées par intelligence artificielle. Cependant, les descriptions d’images sont basées sur des photographies et vidéos réelles mentionnées dans les sources, comme celles de Reuters, AFP, AP, et EPA. Elles visent à refléter des scènes authentiques du conflit, telles que des soldats en position, des destructions civiles, des évacuations, et des manifestations. Bien que les images soient créées artificiellement, elles s’appuient sur une documentation photographique et vidéographique vérifiée pour représenter fidèlement la réalité du terrain.

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